Sylvain Huc fouille le corps dans ses moindres plis, explore sa surface comme lieu de tous les langages.
Loran Chourrau
Les “sujets” de Sylvain Huc sont tout à la fois des corps qui tendent seulement à être, comme chez Samuel Beckett, et des corps qui regorgent d’utopie, comme chez Michel Foucault.
Au plateau, cinq danseurs entièrement nus. Leur peau est un costume que la lumière vient absorber ou sublimer dans une infinité de variations. Avec cette nudité originelle, dénuée de toute sophistication, les corps paraissent revenus à l’état d’hominidés. Coincés dans cet espace, leurs gestes sont rudimentaires et leurs déplacements instinctifs. Entre indifférence, curiosité et désir, ces êtres inhabités nous offrent “un flux ininterrompu de perceptions”. Et c’est peut- être bien l’enjeu de cette pièce : s’affranchir de l’intellect pour s’abandonner au corps.