Le Grand Bain est un festival de danse contemporaine qui aspire à donner à voir la pluralité de ce qui compose la danse aujourd'hui en Hauts-de-France
Jihyé Jung
Créé en 2014 par Le Gymnase | Centre de Développement Chorégraphique National Roubaix – Hauts-de-France, le festival Le Grand Bain a pour ambition de donner à voir la pluralité de ce qui compose la danse aujourd’hui. Présent sur toute la région Hauts-de-France, le festival s'étend sur un mois, du 1er au 30 mars 2019.
Cette sixième édition s’ouvre avec le film documentaire Je danserai malgré tout ! où des hommes et des femmes dansent dans l’espace public tunisien, surgissant de nulle part le temps d’une performance avant de se fondre à nouveau dans la foule, comme une résistance physique à l’oppression du régime peinant à se reconstruire après la chute de Ben Ali en 2011. Après la caméra au poing, c’est au tour des corps d’investir la scène pour plonger dans les profondeurs multiples de la conscience, de la technologie et du tumulte de la raison dans une ivresse névrotique avec Narcose d’Aïcha M’Barek & Hafiz Dhaou, les Bacchantes déchaînées et séditieuses de Marlene Monteiro Freitas, la joie primitive jusqu’à l’exaltation de Muyte Maker de Flora Détraz ou encore la pulsion primitive qui agite un corps écarlate en déréliction avec Atomic 3001 de Leslie Mannès. Mais c’est aussi la question de la choralité et de la chorégraphie de groupe qui traverse ce Grand Bain, plaisir partagé sur une scène avec les oiseaux marins de Merce Cunningham, le Quintette entêtant de Jann Gallois ou le chœur à quatre voix de Plubel. Et enfin, les chants de la mémoire tentent de remonter lentement à la surface... Another look at memory de Thomas Lebrun, We were the future de Meyral Blanaru ou encore Les Vagues de Noé Soulier proposent une plongée en apnée vers les récifs de gestes enfouis, répétés jusqu’à l’usure, ancrés dans l’intime de la pratique chorégraphique.
Il reste aussi des spectacles, des installations vidéos, des performances, des ateliers participatifs, des stages et des pièces qui questionnent encore et toujours les frontières mouvantes de la danse à voir dans cette nouvelle édition. Un dernier Grand Bain avec Jan Martens, et deux pièces à (re)découvrir ! Pour cette édition, le chorégraphe belge propose Pauline Thomas, commande du Gymnase | CDCN qui met en regard deux duos, et la création d’un solo collaboratif avec Marc Vanrunxt Lostmovements, qui cherche ce qui motive le mouvement.
Et pour accueillir cette programmation qui ne cesse de se prolonger dans l’espace et dans le temps, Le Gymnase | CDCN étend ses murs dans toute la région, avec une présence à Haubourdin, au phénix de Valenciennes, au Bateau Feu de Dunkerque, au TANDEM Théâtre d’Arras, à Petite-Forêt, Beaudignies, Loon-Plage, le Vivat à Armentières, le Prato et l’Opéra à Lille. Sans oublier, bien sûr, le Théâtre de l’Oiseau-Mouche et le Ballet du Nord sur le territoire roubaisien.
Le public sera aussi invité à participer à une escapade dans le Bassin minier, avec une visite en mouvement de la Galerie du temps au Musée du Louvre-Lens, une représentation de _Scena Madre* _à La Scène, et de Footballeuses à l’Escapade d’Hénin-Beaumont.
Pensée sous l’angle des liens entre danse et philosophie, cette immersion sera précédée de rencontres avec les artistes de la programmation, et d’ateliers de pratique.
>Festival Le Grand Bain **>Du 1er au 30 mars 2019
Roubaix, Lille, Dunkerque, Arras, Petite-Forêt, Beaudignies, Lion-Plage, Armentières, Haubourdin, Valenciennes, Lens
réservations au 03 20 20 70 30 ou à contact@gymnase-cdcn.com
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